Sound of Freedom : l’histoire vraie derrière le film le plus controversé de 2023 (2024)

Qu’attendre de Sound of Freedom, le nouveau film d’action qui met en scène Jim Caviezel ? Un film d'action indépendant solide, qui a fait un carton surprenant au box-office depuis sa sortie en salles le 4 juillet ? L’histoire vraie et riche en émotions d’un authentique héros américain ? Une porte d'entrée dangereuse vers la désinformation et les théories du complot ? Un pari qui s'est avéré plus rentable que dans les rêves les plus fous des producteurs ?

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Pour le réalisateur Alejandro Monteverde, la réponse est simple : Sound of Freedom est le fruit d’une vocation, d’un appel. Il raconte avoir entamé l’écriture du film en 2017, après avoir vu un reportage consacré au trafic d’enfants. « Après avoir regardé l’émission, je n’ai pas réussi à trouver le sommeil », m’a-t-il expliqué. « Je savais que la traite d’êtres humains existait mais je ne connaissais pas la traite des enfants à des fins d'exploitation sexuelle. »

Dès le lendemain, il ressent le besoin de tourner un film sur le sujet. Avec Rod Barr, ils écrivent un scénario entièrement fictif intitulé The Model, qui relate l'histoire d'un homme riche et sans concession qui, après avoir découvert un trafic d’enfants esclaves sexuels, décide de racheter ces enfants pour les mettre en sécurité. « Si j'étais resté dans la fiction, je n'aurais pas eu à subir ces attaques », déclare avec un peu d'amertume le réalisateur mexicain.

Mais ce n’est pas le chemin qu’il a emprunté. Au lieu de ça, l’un des producteurs du projet lui a raconté l’histoire de Tim Ballard, ex-agent spécial de la sécurité intérieure qui avait fait parler par le biais de son association Operation Underground Railroad (OUR), qui aurait participé au sauvetage d'enfants victimes des trafics. « J'ai donc tapé son nom dans Google », raconte Alejandro Monteverde.

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Parmi les nombreux résultats, il est tombé sur un reportage élogieux de CBS News datant de 2014 au sujet de l'opération Triple Take, une action conjointe entre OUR et le gouvernement colombien qui aurait permis de sauver 123 victimes de la traite des êtres humains, dont 55 enfants. « J’ai eu envie de rencontrer ce type », poursuit Alejandro Monteverde. « Après notre rencontre, j’ai compris que son histoire surpassait en tous points mon scénario. »

Lui et Rod Barr réécrivent le scénario. Le film mettrait désormais en scène une version très romancée du sauvetage colombien.

Selon la journaliste d'investigation Lynn Packer, Tim Ballard cherchait depuis longtemps une plateforme plus importante pour ses activités et celles de OUR. En 2013, lui et un groupe de cinéastes avaient cherché à obtenir un financement auprès de la figure des médias conservateurs Glenn Beck pour une télé-réalité qui suivrait le sauvetage d'enfants victimes de la traite. Bien que la série n'ait jamais vu le jour, certains membres de l'équipe de production ont réalisé en 2016 The Abolitionists, un documentaire sur Tim Ballard qui a gonflé la légitimité de l’ex-agent aux yeux du grand public. Rapidement, il a donné des entretiens et des conférences devant des entreprises comme Google.

Mais selon Erin Albright, avocate et conseillère expérimentée auprès de groupes de travail sur la lutte contre la traite des êtres humains, Tim Ballard et OUR ne sont pas vraiment au cœur de la lutte internationale contre ce fléau. « La majorité des personnes impliquées dans la lutte les voient comme des acteurs marginaux », m’indique-t-elle. « Ils colportent du sensationnel... ce qui leur permet de collecter des fonds. »

En 2018, lorsque Alejandro Monteverde a réalisé son film, ces critiques n’ont pas été versées au débat. « Je n'aurais jamais imaginé que ce film puisse avoir des retombées politiques », a-t-il déclaré à propos de ce long-métrage qui deviendrait un biopic sur Tim Ballard, bien qu'il prenne de grandes libertés avec les faits. Après tout, admet-il, « j'ai vu le reportage [sur la traite des enfants] dans les médias grand public... Je voulais que mon film puisse tous nous rassembler. »

Si le film était sorti dans la foulée, son vœu aurait pu être exaucé. Sound of Freedom a été produit de manière indépendante pour un montant déclaré de 14,5 millions de dollars et financé principalement par un groupe de bailleurs de fonds mexicains, selon les cinéastes. Mais comme de nombreux autres projets, le film a perdu son distributeur lorsque Disney a racheté la 21st Century Fox en 2019. Sound of Freedom a pris la poussière jusqu'à ce qu'il soit repris en 2023 par Angel Studios, un distributeur installé à Provo dans l'Utah, avec l'intention de sortir le film au cinéma.

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